De Joseph Conrad, Mise en scène Michel Raskine
De retour après un long voyage, Charlie Marlow décide de raconter son histoire. Le récit de sa descente au cœur de la jungle. La route fut semée d’embûches, d’épreuves. Un troublant et magnifique récit initiatique où le héros apprendra la noirceur de l’âme humaine à ses dépens.
On sait qu’avant de se lancer dans la littérature aux alentours de sa quarantième année, Joseph Conrad avait eu une première carrière, de matelot à officier de marine, pour devenir capitaine, le tout ayant duré de 1874 à 1894. Il s’était agi d’une vocation inexplicable alors que le jeune Korzeniowski n’avait encore jamais vu la mer. Et ce que Conrad aimait dans le métier de marin c’était surtout les qualités morales qu’il met en jeu, la manière dont il façonne un caractère digne du nom d’homme.
L’histoire, dont s’est inspiré Francis Ford Coppola pour « Apocalypse Now », est connue : missionné par une compagnie coloniale belge, un jeune officier de marine marchande part à la recherche d’un directeur de comptoir au fin fond de l’Afrique noire. Pour cela, il devra remonter le fleuve Congo. Perdant tout contact avec la civilisation, il s’enfonce dans la nuit d’une nature inconnue, primitive, sauvage. Exotique, l’aventure se mue en parcours initiatique. La quête se fait existentielle.
Associant « Le Bateau ivre » de Rimbaud au récit de Joseph Conrad, Michel Raskine signe un spectacle d’une intensité brûlante, porté par deux comédiens incandescents, Marief Guittier et Thomas Rortais