Claude Sévenier, disparition d’un précurseur

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Claude Sévenier nous a quitté le 22 février 2016. Ce jour-là un homme de grande qualité est parti, il nous laisse le témoignage de ce qu’il a entrepris pour l’art, pour les artistes, pour ses proches et ses amis. Il restera un exemple pour ceux qui l’ont connu, côtoyé, comme j’ai pu le faire tout au long des années au Théâtre de Sartrouville qu’il fonda en 1966, au Petit Louvre dont nous assurions depuis dix ans la direction artistique à l’invitation de Sylvie et Jean Gourdan. Le 17 octobre 2016, un vibrant hommage lui était rendu au Théâtre de Sartrouville dont vous pouvez regarder les images sur le lien ci-dessous.

De nombreux témoignages nous on été envoyés, vous pouvez également les lire en téléchargeant le petit livre qui les rassemble.

Martine Spangaro

Ci-dessous l’un des plus beau témoignage, celui d’Anouk Grinberg

Claude, pas grand monde ne m’a donné autant que toi la sensation d’un homme ADULTE. Ça veut dire : conscient, faisant face au monde extérieur comme au monde intérieur, naviguant dans les deux comme si tu étais bilingue, n’ayant jamais peur de ce qui est vrai, jamais peur d’être un homme, et jamais peur des hommes. Ton intelligence ne ternissait pas ta bonté, et ta bonté ne faisant pas mollir ton intelligence. Tu tenais tous les bouts, avec les mains ouvertes et l’œil qui frise parce qu’il voit sans juger. Tu plongeais dans tout ce qui a de la valeur, l’art, les gens, les idées et tu en ramenais des trésors, et tu les partageais.  Aussi seul qu’on puisse être parfois dans la vie, tu ne l’étais jamais complètement parce que tu faisais route avec l’honnêteté, qui était pour toi plus vivante qu’une femme. Vous faisiez tellement couple tous les deux que c’était impossible de vous voir l’un sans l’autre. C’était toujours sidérant d’être avec toi, si vrai, si simplement vrai ; et plus la maladie t’a gagné, et plus tu faisais grandir la clarté. Plus tu perdais de poids, et plus tu en gagnais en humanité. C’est peu dire que tu as fait quelque chose de ton passage sur terre : tu as donné, partagé, multiplié des trésors, tu as cherché la liberté, tu as fait jouer et chanter des artistes, tu as été fidèle aux gens que tu aimais, tu avais un axe, tu rayonnais, modestement, sans faire le roi soleil. Tu as été un exemple d’homme vivant, un exemple d’homme aimant, un exemple de père, un exemple de malade qui n’a pas eu peur de la mort. Tu as donné du pouvoir à des gens bien et tu n’as pas cherché à avoir le pouvoir sur eux. Tu as donné le meilleur qu’un père peut donner à son fils. Alexis est fort. On sera avec lui maintenant. On va te multiplier Claude. Mais veille sur nous…

 

 

 

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