DE SI TENDRES LIENS

de Loleh Bellon, Mise en scène Laurence Renn Penel – (création)

La pièce de Loleh Bellon est une épure, une merveille qui, avec mille riens, dit le tout de la vie. L’auteur imagine un dialogue à fleur d’émotion entre une mère et sa fille, décrit les rapports complexes entre l’une et l’autre, de si tendres liens faits de fascination, d’amour et de rejet. C’est le voyage intérieur et immobile dans la mémoire de Jeanne, la fille, peuplée de souvenirs réels que le temps a parfois déformés.

Présence- absence au quotidien, frustrations, incompréhension mutuelle, mais au-delà de tout cela, la force immense de ce lien indéfectible. Chacune semble constamment se chercher dans l’autre, et n’en finit pas de regarder dans ce miroir. Qu’est-ce que le souvenir ? Pourquoi se souvient-on de cela et pas d’autre chose ? Pourquoi la même réalité est-elle vécue de façon tellement différente par chacune ? Pourquoi le ressenti de l’une est-il si divergent de celui de l’autre ? La notion de temps est omniprésente, martelant ses évidences, distillant sa cruauté. Les époques se confondent, se succèdent dans le désordre, comme la montée des  souvenirs d’une vie.

La direction du jeu s’attache  à révéler ce qu’il y a de sensible et de tragique dans  chacune des interprètes pour mieux faire surgir l’émotion, loin de tout pathos.

Entre drôlerie et délicatesse, cocasserie et profondeur, on est sous le charme de cette méditation sur le sens de la vie. Sous le charme ici aussi de deux actrices magnifiques.