de Marie NDiaye, mise en scène Jean Doucet
Un thriller social
« Hilda » est un conte, une fable cruelle, grotesque, drôle et tragique à la fois. Un thriller social, traité entre réel et imaginaire, un miroir implacable dans lequel personne n’oserait se reconnaître. Les personnages peints au scalpel par Marie NDiaye nous attirent et nous effraient.
« Hilda » est le 3ème volet d’un triptyque mis en scène par Jean Doucet qui termine ici un cycle tirant un même fil sur fond d’absurde et de cruauté, celui de l’exercice du pouvoir comme déclencheur de bien des catastrophes.
Avec « Hilda » tout commence bien… Madame Lemarchand, bourgeoise de gauche, a besoin d’une femme de peine. Elle ira la trouver auprès de Franck, le mari d’Hilda. Madame Lemarchand ne veut pas seulement une femme de service. Ce qu’elle souhaite c’est une amie, qu’Hilda soit tout à elle, qu’elle puisse la modeler, l’éduquer, qu’elle ne soit pas seulement sa bonne. Dans sa tentative désespérée d’être l’autre, de posséder l’autre parce qu’elle n’arrive pas à être elle-même, Mme Lemarchand, innocente et cruelle, pitoyable et sadique, hystérique et accablée, tyran domestique, facho de gauche, ne parviendra jamais à posséder Hilda. « Hilda » est un conte cruel, une fable sans happy end, un thriller social qui prend à la gorge et bouleverse.