MALDOROR/CHANT 6 (création)

d’Isidore Ducasse dit Lautréamont, Mise en scène Michel Raskine

Vie et transfiguration de Mervyn

Frère en audace et liberté d’Arthur Rimbaud, Ducasse/Lautréamont invente, pour notre délice et notre effroi, la figure de Maldoror, héros hors pair, narrateur et sujet tout à la fois, fascinante incarnation du Mal. Il élabore pour l’occasion une langue étincelante et ironique, parfaite incitation à fabriquer du théâtre.

« Isidore Ducasse a écrit  sous le nom de comte de Lautréamont, « Les Chants de Maldoror »,  « sans doute l’oeuvre la plus corrosive, la plus fascinante, la plus insolite de toute la littérature française, un chef-d’œuvre d’une foudroyante originalité », écrivait Philippe Soupault dans une introduction à l’œuvre de ce jeune homme de vingt-trois ans, méconnu de son vivant, porté au firmament des poètes aux côtés de Rimbaud par les surréalistes. Une œuvre rebelle, un texte inclassable où folie et humour noir rivalisent. « Il n’est pas bon, écrit l’auteur, que tout le monde lise les pages qui vont suivre ; quelques-uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. » Et, de rajouter cyniquement : « Allez y voir vous-mêmes si vous ne voulez pas me croire. » !

« Et si nous suivions cet inquiétant conseil ? », nous dit Michel Raskine qui porte au théâtre le 6ème et dernier chant, « sorte de petit roman » en soi. Avec sérieux et humour, trois jeunes acteurs d’aujourd’hui vont donc raconter, une heure durant, la trajectoire incandescente de Mervyn, adolescent blond et anglais de « seize ans et quatre mois », dans le nouveau Paris nocturne de 1869, entre la place Vendôme et le Panthéon. »

Un récit initiatique, mais aussi conte noir, roman ultime, chant d’amour et chant de haine, épopée lyrique, journal intime, chronique parisienne et légende française, scénario épistolaire ou feuilleton populaire, que décidément, oui, nous vous conseillons d’aller y voir par vous-mêmes!