MARIE-MADELEINE ou LE SALUT (création)

De Marguerite Yourcenar, conception et interprétation Brigitte Catillon

Un légendaire destin

Marguerite Yourcenar s’empare du personnage de Marie-Madeleine pour remonter le chemin parcouru par Marie, de la jeune épouse de Jean l’Evangéliste, espiègle et séductrice, désemparée par sa nuit de noces, à Marie-Madeleine la courtisane, jusqu’à la révélation de son amour pour Dieu.

« Je m’appelle Marie : on m’appelle Madeleine. Madeleine, c’est le nom de mon village : c’est le petit pays où ma mère avait des champs et mon père avait des vignes » … Ainsi se présente la Marie-Madeleine de Marguerite Yourcenar, l’un des personnages de son recueil « Feux » dans lequel de « Phèdre » à « Antigone », il est question d’amour absolu et de passions contrariées.

Marie-Madeleine, figure complexe autour de laquelle se sont forgées de nombreuses légendes. Celle espiègle puis séductrice de Marguerite Yourcenar puise son ADN non seulement dans les Évangiles mais aussi dans la « Légende dorée » d’un auteur du XIIème siècle.

Marie-Madeleine à la fois personnage évangélique et double de l’auteur, femme d’aujourd’hui de pensée, de chair et de sang qui exorcise par la littérature ses propres crises amoureuses en un texte où scintille la beauté des mots, l’élégance de la langue et l’intelligence de la pensée. Un texte dense, vibrant d’une langue somptueuse, rigoureuse et baroque, imagée et entièrement maîtrisée, chatoyante dans sa grammaire, mais on ne peut plus acérée lorsqu’elle pointe le ressentiment et la révolte.