De Pierre Notte, sur une idée de Pauline Chagne, mise en scène Jean-Charles Mouveaux
Comme des funambules
Une jeune fille rêve sa vie pour s’éloigner du chaos familial. Funambule fragile, elle revêt le soir les habits de son idole Barbara. Pierre Notte, en peintre magistral des catastrophes familiales, pointe avec un humour ravageur nos blessures intimes et nous fait frissonner d’un délicieux effroi.
« Ne nous y trompons pas, nous dit le metteur en scène, il ne s’agit pas d’un spectacle sur Barbara mais de l’histoire d’une jeune femme, Geneviève, contrainte à un voyage immobile pour échapper à la médiocrité de son entourage. » Sous la plume de Pierre Notte la voici qui se rêve en chanteuse de nuit. Le jour, la maison familiale, la cuisine, lieu des cris, des silences et des douleurs, la mère, le frère, la sœur, tous en mal de vivre, chacun cherchant sa route. La nuit, Geneviève devient Barbara, elle se glisse dans la peau de son idole et se change comme par magie en reine de la nuit, entourée de ses « hommes », techniciens et musiciens. Là elle se fait des nuits de bonheur, là le rêve estompe le réel. Il y a quelque chose de fascinant dans la ressemblance de Pauline Chagne avec Barbara jeune. La comédienne s’incarne, chante et l’on est bouleversé. On se prend à s’identifier à ses rêves de liberté, de fuite vers un monde plus doux, plus tendre.