Le Tigre bleu de l’Euphrate

Les derniers jours d’Alexandre le Grand

De Laurent Gaudé. Mise en scène, scénographie,  Gilles Chavassieux

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Laurent Gaudé retrace l’épopée du plus grand conquérant de l’histoire, Alexandre le Grand qui, parti de Grèce, arriva jusqu’en Inde. Une aventure à travers laquelle nous guident un comédien et une percussionniste venue de cette Asie qui a toujours fasciné  Alexandre le Grand.

Terrassé par la fièvre, Alexandre le Grand, le conquérant qui « arpenta la terre » et repoussa  jusqu’en Asie les frontières de son Empire, va mourir. Mourant, mais certain de sa gloire et
de son immortalité, refusant « d’être jugé à l’aune d’une balance commune », il entend parler d’égal à égal avec la mort et la convoque à son chevet. Pour elle, et pour les revivre une ultime fois, il raconte toutes les ivresses de sa fabuleuse épopée, le choc des fers et des corps, le sang, le cuir et la sueur mêlés des batailles, sa victoire sur Darius, la prise de Babylone et celle de  Samarkand, sa course vers un Est convoité, son inextinguible soif de conquête qui n’était que sa
soif de vivre. À l’instant de mourir, son seul regret est de n’avoir pas suivi plus loin les traces du Tigre bleu sur ces terres infinies. Pour mieux nous faire entendre ce texte superbe qui s’habille d’histoire antique pour nous parler d’absolu, Gilles Chavassieux qui le met en scène a choisi l’épure et la sobriété et s’en remet à la force de l’interprétation du comédien, qui parfois feuillette un livre comme pour relier la nuit des temps au présent. Passeur subtil, Yannick Laurent est accompagné en scène par la taiwanaise, Yi-Ping Yang dont les percussions ponctuent l’épopée, suggèrent les paysages traversés, évoquent de façon saisissante les combats. Un duo magique qui nous entraîne au coeur d’une passionnante aventure humaine.

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