Les Jumeaux vénitiens

La folie Goldoni sur fond des années folles

De Carlo Goldoni Mise en scène Anthony Magnier

jumeaux-venitiens

Deux frères jumeaux qui s’ignorent débarquent à Venise. Sur fond de mariage arrangé, s’en suit une folle journée émaillée d’hilarants quiproquos assaisonnés d’embrouilles et de carambouilles

Après le cynisme de Tartuffe, le panache de Cyrano, le mystère de Dom Juan, Viva la Commedia
renoue avec la grande comédie et s’empare du rire acide de Goldoni. Séparés à leur naissance,
deux frères jumeaux se rendent sans le savoir et par hasard à Vérone. Zanetto y vient pour se marier et Tonino pour retrouver la femme qu’il aime. Si leur ressemblance les fait prendre l’un pour l’autre, leur personnalité, elle, est diamétralement opposée. L’un, Zanetto, rustre élevé à la  campagne est aussi riche que balourd, l’autre, Tonino, homme du monde élevé à Venise, est fin et spirituel autant que désargenté. Leur coexistence, dans la même ville, engendre un tourbillon
de situations d’autant plus incongrues que Goldoni ne lésine pas sur le quiproquo qu’il pousse au paroxysme, histoire de lancer ses jumeaux-là dans le jeu de quilles de l’ordre social. Sous l’éclat de rire, Goldoni s’en prend à une société vénitienne alors en déclin économique, politique et moral.
Une folle société dont Anthony Magnier trouve un écho dans les extravagances de l’entre-deux guerres. Aussi pour pimenter l’intrigue et en souligner la noirceur, déporte-t-il les personnages
dans les années vingt et les rythmes endiablés du charleston. « Le corps dans le théâtre de Goldoni est, dit-il, un matériau aussi puissant que le texte pour faire exploser le rire dans des situations inconfortables qui rendent ce théâtre burlesque. »

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